
LA SEMAINE SAINTE
AU PRIEURE
Par le chemin escarpé et parfois difficile du carême, voici nous que parviendrons bientôt à la Semaine sainte, que les Orientaux nomment Grande semaine parce qu’elle s’achève avec le Grand dimanche de Pâques dont la lumière irradie notre vie.
DIMANCHE 2 AVRIL
FÊTE DES RAMEAUX
MESSE à 10H30 / Père Gérard. Père Patrick. Mère Liliane
LUNDI 3 AVRIL
DE 18H à 19H30 / veillée de prière dans la chapelle
MARDI 4 AVRIL
DE 18H à 19H30 / veillée de prière dans la chapelle
MERCREDI 5 AVRIL
DE 18H à 19H30 / veillée de prière dans la chapelle
JEUDI 6 AVRIL à 18H
MESSE CHRISMALE / Consécration et bénédiction des huiles
Père George et les religieux.
VENDREDI 7 AVRIL
DE 18H à 19H30 / Veillée de prière dans la chapelle
SAMEDI 8 AVRIL
DE 18H à 19H30 / Veillée de prière dans la chapelle
DIMANCHE 9 AVRIL
SOLENNITE DE PÂQUES
MESSE EPISCOPALE A 10H30
Temps liturgique : Le cycle de Pâques
« Pendant tout le cycle de l'année, l'Eglise commémore tout le mystère du Christ, de l'incarnation jusqu'au jour de la Pentecôte, et jusqu'à l'attente de l'avènement du Seigneur ». (NUAL 17) L'année liturgique, dans son ensemble, nous ouvre aux richesses du Mystère du Christ. "Ces mystères sont en quelque manière rendus présents tout au long du temps, les fidèles sont mis en contact avec eux et remplis par la grâce du salut"(S.C.102)
Le cycle de Pâques :
- commence avec le mercredi des cendres (pour avoir 40 jours de jeûne : 6x6 jours + 4 jours, le dimanche n'étant pas un jour de jeûne)
- le temps de préparation (Carême jusqu'au Dimanche des Rameaux)
- la semaine sainte qui s'achève par le Triduum pascal (du jeudi Saint au soir jusqu'aux vêpres du dimanche de Pâques)
- octave de Pâques
- le temps pascal qui comprend l'Ascension, et se termine par la Pentecôte (50 jours après Pâques).
Mercredi des cendres / Carême :
Pour bien comprendre la signification du carême, nous ne devons pas oublier son but :
le Triduum pascal de la Passion, mort et résurrection du Seigneur, cœur et sommet de l'année liturgique. Cette célébration du mystère pascal revêtait une telle importance pour les chrétiens des premiers siècles qu'elle fut précédée d'un long temps de préparation, de prière et de pénitence fixé à 40 jours, à partir du 4e siècle. Le nombre 40 fait référence au séjour du peuple hébreu pendant 40 ans dans le désert, après sa sortie d'Égypte. Moïse (Exode 24, 18) . Jésus lui-même, enfin, a séjourné 40 jours au désert, avant d'inaugurer son ministère public. Voilà pourquoi le carême est souvent présenté comme un temps de désert, comme une expérience de dépouillement qui nous conduit à l'essentiel de notre vie, au cœur de notre foi.
La double signification de la liturgie de carême :
C'est d'abord le temps de l'ultime préparation pour les catéchumènes. Ils vivent cette « sainte quarantaine » comme une grande retraite ponctuée par des temps de prière et
de formation communautaires plus intenses. La communauté chrétienne tout entière s'engage à les soutenir jusqu'à la nuit de Pâques où ils recevront les sacrements de l'initiation chrétienne (le baptême, la confirmation et l'eucharistie).
C'est également un temps d'approfondissement, de retraite, pour tous les baptisés, qui, en accompagnant leurs frères catéchumènes, se préparent à renouveler la profession de foi baptismale. Le temps du carême commence le mercredi des cendres et se termine dans la soirée du jeudi saint. Les dimanches ne sont pas comptés comme jours de pénitence : ils demeurent des célébrations de la résurrection du Christ et, d'une certaine façon, nous aident à ne pas oublier le but du carême : la joie de Pâques.
La liturgie du Carême nous fait entrer dans la dimension du combat, mais pas n'importe quel combat : le refrain d'invitatoire de l'office dès le Mercredi des Cendres proclame : " les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu".
L'Église nous invite tous à la conversion. Les moyens proposés sont la prière, la pénitence (sous forme d'efforts ou de privations) et l'aumône. L'expérience du jeûne, vécu par amour, nous rappelle que la faim la plus essentielle est la faim de Dieu lui-même. La prière et le partage fraternel nous réorientent vers le double commandement de l'amour : amour de Dieu, amour de nos frères.
Le Dimanche des rameaux et de la Passion du Seigneur :
Cette journée ouvre la Semaine sainte et offre comme un résumé du mystère pascal. La liturgie eucharistique de ce jour en juxtapose deux aspects qui, finalement, ne font qu'un : la Gloire et la Croix. La procession des Rameaux qui ouvre la célébration nous rappelle l'entrée solennelle de Jésus dans la ville de Jérusalem. Aujourd'hui encore l'Église acclame la royauté du Christ : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! ». Après les cris de joie, l'assemblée plonge pour ainsi dire sans transition dans « les douleurs de la Passion ». Changement brutal en apparence, mais qui nous fait entrer plus profondément dans le paradoxe du salut : Celui que nous acclamons et reconnaissons comme notre Sauveur est le même qui a souffert pour nous. Celui que nous accompagnons sur le chemin du calvaire est le même qui sortira victorieux du tombeau au matin de Pâques. Si la tradition nous invite à emporter les rameaux bénits et à en orner les crucifix de nos maisons, c'est bien pour confesser que la Croix est un signe de victoire, la victoire du Christ ressuscité.
Toute notre vie chrétienne est résumée dans le Triduum Pascal où nous suivons pas à pas le Christ dans sa mort et sa résurrection.
Le Jeudi saint et l'ouverture du Triduum Pascal :
À la fin du 4e siècle, saint Ambroise parlait déjà du « triduum sacrum » (trois jours saints) où le Christ « avait souffert, s'était reposé et était ressuscité ». Si la journée du jeudi appartient encore au carême, le Triduum pascal s'ouvre avec la messe du soir (cène du Seigneur) où l'Église fait mémoire de l'institution de l'Eucharistie. Au cours du repas qu'il prend alors avec ses disciples, Jésus anticipe librement sa mort en offrant son corps et son sang, sous les apparences du pain et du vin.
L'Eucharistie n'est célébrée qu'une seule fois en ce jour et la tonalité est très festive : on y retrouve le chant du Gloria, le son des cloches et les vêtements liturgiques blancs. Pourtant, la fin de la célébration est là encore beaucoup plus sobre. L'assemblée poursuit sa prière dans le silence et l'adoration près de Jésus-Eucharistie.
Le Vendredi Saint :
Cette journée est entièrement marquée par la Passion et de la mort du Seigneur. Nous nous y associons par le jeûne et la prière. Selon une très ancienne tradition, l'Église ne célèbre pas l'Eucharistie en ce jour : le Fils de Dieu est réduit à sa pauvreté la plus extrême et c'est ainsi qu'il sauve le monde.
La liturgie de ce jour comporte trois grandes parties :
- une méditation de la Parole de Dieu (avec la lecture de la Passion selon saint Jean).
- le rite de vénération de la Croix.
- la communion (aux dons consacrés la veille au soir).
Le Samedi saint :
C'est le jour du « Grand Repos » : comme Dieu s'était reposé après les six jours de la Création, le Christ repose au tombeau après sa Passion, germe de la création nouvelle.
Les églises sont comme vidées de la présence de Dieu, les tabernacles sont ouverts.
Mais nous vivons cette journée dans le recueillement et l'attente, avec la Vierge Marie qui attendait, dans la certitude de la foi, avec l'Église tout entière qui demeure dansl'espérance, près du tombeau de son Époux.
Pâques et le temps pascal :
« Le Christ est ressuscité ! »
La Veillée pascale :
Avec la nuit très sainte de Pâques, que saint Augustin appelait la « Mère de toutes les saintes vigiles », commence la solennité de la Résurrection. Moment privilégié pour recevoir les sacrements de l'initiation (baptême, confirmation et eucharistie), cette nuit pascale est le sommet de l'année liturgique. Elle se déroule en plusieurs parties :
Une liturgie de la lumière :
Les fidèles, cierges à la main, entrent dans la pénombre de l'église à la suite du cierge pascal. Comme le peuple de la première Alliance marchait dans le désert, guidé par la colonne de feu, les disciples du Christ ressuscité sont entraînés à sa suite : « Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres » (Jn 8,12).
Une liturgie de la Parole :
Tous veillent dans la nuit et se laissent enseigner par la Parole de Dieu. De nombreuses lectures rappellent les grandes étapes du salut et font entrer les croyants dans l'intelligence du mystère de Pâques et proposent aux catéchumènes une dernière catéchèse sur le baptême et la vie chrétienne.
Une liturgie baptismale :
Après la lecture de l'Évangile de la Résurrection et l'homélie, les catéchumènes confessent la foi et reçoivent les sacrements de l'initiation chrétienne. Les fidèles confessent également la foi de leur baptême et sont aspergés d'eau ; ils demandent ainsi que « les eaux vives du salut jaillissent à nouveau » en eux.
Une liturgie eucharistique :
C'est le jour où la célébration de l'eucharistie prend toute son ampleur.
L'octave de Pâques
La joie pascale se prolonge pendant la semaine qui suit. La salutation finale des offices liturgiques est alors marquée par le chant du double alléluia et des temps sont traditionnellement consacrés pour la catéchèse complémentaire des nouveaux baptisés.
Le Temps pascal
La « cinquantaine pascale » est vécue comme un « grand dimanche » de joie et d'exultation, qui s'ouvre avec le jour de la Résurrection et se développe sur huit dimanches (de Pâques à la Pentecôte). Plusieurs éléments propres à ce temps en soulignent la dimension festive : Les vêtements liturgiques blancs rappellent ceux des anges au matin de Pâques et à l'Ascension. L'alléluia, sans cesse répété, nous fait partager la louange de tous ceux qui « ont été rachetés dans le sang de l'Agneau ». La présence du cierge pascal allumé dans le chœur de l'église nous invite à accueillir et partager la joie de la Résurrection.
Deux livres bibliques tiennent une grande place pendant le Temps pascal :
- Le livre des Actes des Apôtres dont un extrait est lu chaque jour. Il remplace alors les lectures de l'Ancien Testament : après la Résurrection, tout est nouveau, les promesses sont définitivement accomplies.
- L'Évangile selon saint Jean qui nous fait contempler le don de la vie nouvelle dans le Christ.
Pour terminer, rappelons que, le 30 avril 2000, le Pape Jean-Paul II, s'inspirant des révélations du Christ à sainte Faustine Kowalska (1905-1938), a proclamé le deuxième dimanche de Pâques « Dimanche de la Miséricorde Divine » : jour où le Christ s'est manifesté à l'apôtre Thomas, jour où le Seigneur nous montre à nous aussi « ses plaies glorieuses et son cœur, fontaine inépuisable de lumière et de vérité, d'amour et de pardon » (Jean-Paul II, 22 avril 2001).
En marche vers la Pentecôte : l'Esprit Saint promis.
Dans la liturgie des premiers siècles, l'Ascension et la Pentecôte ne se distinguent pas de la Résurrection du Christ : l'événement de Pâques englobe le retour de Jésus dans la gloire du Père et le don de l'Esprit Saint. Cependant, au fur et à mesure que la « Cinquantaine Pascale » se précise (2e - 3e siècle) et en se référant à la chronologie que saint Luc donne dans les Actes des Apôtres, des célébrations particulières vont marquer les 40e et 50e jours.
L'Ascension
« Pendant quarante jours, Jésus était apparu (à ses Apôtres) et leur avait parlé du Royaume de Dieu » (Actes 3) « Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu » (Mc 16).
Malgré une apparente « disparition » du Christ, la liturgie de l'Ascension est très festive, pleine de louange et de jubilation. Pourquoi l'Église se réjouit-elle en ce jour ?
- Parce que l'Ascension marque l'accomplissement de la mission terrestre de Jésus : le Christ qui s'était abaissé est alors élevé dans la gloire du Père. Il part du point leplus bas : les ténèbres du tombeau, la mort... pour atteindre le point le plus élevé : la gloire de Dieu.
Parce que l'Ascension annonce notre propre glorification : dans sa « remontée », Jésus nous entraîne à sa suite, vers son Père qui est désormais notre Père. Par son sacrifice d'amour, il nous a sauvés et est devenu « l'aîné d'une multitude de frères ». Par son corps humain uni à sa divinité, il introduit notre humanité dans le Royaume des cieux et la fait siéger sur son trône de gloire. Comme le Bon Berger de la parabole, il a enfin trouvé la brebis perdue (notre humanité), il l'a prise sur ses épaules et la ramène vers le Père : l'Ascension du Christ est déjà, en espérance, notre glorification.
- Parce qu'elle se souvient des paroles de Jésus : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » (Mt) « Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. » (Lc 24)
La Pentecôte
Dix jours séparent l'Ascension de la Pentecôte : comme une longue retraite, première de toutes les neuvaines où, à l'imitation de Marie et des disciples, nous veillons dans la prière, attendant le don de l'Esprit Saint promis par Jésus. Chaque soir de cette neuvaine, à l'office des Vêpres, l'Église supplie : « Viens Esprit Créateur nous visiter, viens éclairer l'âme de tes fils... »
La Pentecôte faisait déjà partie du calendrier des fêtes juives et commémorait plus particulièrement le don de la Loi que Dieu avait fait à son peuple : cinquante jours après leur départ d'Égypte (la première Pâque), ils avaient reçu de Dieu, par l'intermédiaire de Moïse, les tables de la Loi, sur le mont Sinaï.
C'est précisément en ce jour de Pentecôte que Dieu fait le don de la Loi nouvelle : son Esprit Saint. Le don de l'Esprit est intimement lié à l'œuvre de salut accomplie par le Christ ; non seulement la Pentecôte appartient au temps de Pâques, mais elle en est le couronnement, l'accomplissement.
Le dimanche de Pentecôte comporte deux messes distinctes : une messe de vigile (la veille au soir) et une messe du jour. Pour la vigile, il est possible de développer la liturgie de la parole sur le modèle de la Vigile Pascale, en reprenant quelques grands textes de l'Ancien Testament qui annonçaient la venue de l'Esprit. Pourquoi ne pas les relire pour nous préparer à recevoir le don du Saint Esprit et nous laisser transformer par lui ?
Au soir de la Pentecôte, le cierge pascal est éteint et quitte le chœur de l'église pour rejoindre le lieu ordinaire de la célébration des baptêmes, mais nous demeurons dans l'action de grâces car l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par son Esprit qui habite en nous.
Violet : CARÊME
Blanc : TEMPS PASCAL
Rose : LAETARE (4ème dimanche de Carême)
Rouge SANG : PASSION, MARTYRS, CROIX GLORIEUSE
ROYAUTÉ : RAMEAUX
FEU : PENTECÔTE, CONFIRMATIONS